Le secret d'Anabella, dénouement
Arrivés devant le commissariat, Francis et Christie se tournèrent vers Anabella. Dans leurs regards, elle aperçut une étrange lueur, une expression qu'elle ne leur connaissait pas.
- Nous avons quelques révélations à te faire. Commence, Christie...
- Tu sais combien je t'aime, Anabella et j'ai cherché à te protéger. Alors, je vais te dire la vérité : Francis n'est pas venu dans ta vie par hasard. C'est moi qui ai fait appel à ses services. Il t'a pisté, observé et chaque fois, dans ton sillon, il trouvait ton père. Il savait que ton père ne te ferait aucun mal, par contre, tous ceux qui t'approchaient étaient en danger. Mais que peut-on faire contre un inspecteur de police quand on n’a aucune preuve. Tu étais, toi aussi, une coupable potentielle. Donc la mission de Francis était double, voire triple : nous protéger, te surveiller et trouver l'assassin, le monstre caché. J'ai eu peur, parfois, que le monstre ce fut toi...
- Mais je suis un monstre, je suis une aberration de la nature, une femme qui n'en est pas une, un esprit masculin dans ce corps ambigu...
- Non, Anabella, mon amie de toujours, tu es un être magnifique et tu n'as pas eu de chance dès le départ. Il est temps que tu t’acceptes telle que tu es. Tu n'as rien à prouver à personne et surtout pas à ton père. Il faut continuer tes séances d'hypnose : elles t'aideront à comprendre ton passé et à accepter le présent.
- Comment veux-tu que je vive, Christie, c'est insupportable !
Francis lui prit les mains.
- Nous sommes là, Anabella, nous vous aiderons.
En entrant dans le commissariat, un mouvement de stupeur saisit le personnel. L'état de Francis attira immédiatement tous les regards sur lui. En reconnaissant la fille de l'inspecteur, ses adjoints accoururent. Une voiture de police était en train d'arriver sur les lieux, près du petit cabanon maudit et les policiers étaient en lien direct avec eux. La macabre découverte qu'ils y faisaient corroborait la communication téléphonique qu'ils avaient eue avec Anabella. Les aveux du père furent spontanés et l'arrestation conclut tristement cette affaire. Comment avait-il pu en arriver là ? L'enquête et les examens psychiatriques aideraient à comprendre les faits et la double personnalité de cet homme insoupçonnable.
Pour Anabella, c'était la fin du cauchemar.
Quand elle rentra chez elle, elle demanda à rester seule. Elle était fatiguée, anéantie. Elle s'assit sur son canapé, réfléchit à la façon dont elle pourrait se donner la mort. Qu'est-ce qui pourrait à présent lui rendre le goût de vivre ? Elle était tombée au fond de l'abîme... Le téléphone sonna. Elle se leva, prit le combiné et entendit la voix de Christie.
- Dis-moi, ma poulette, je te propose plusieurs modes de suicide : pendaison, noyade, boissons alcoolisées et cachets à outrance ou alors, saut du pont de Martigues.
Troublée de la télépathie de son amie et amusée de la façon directe d'aborder le sujet, elle sourit en répondant :
- Et si on allait s'empoisonner avec des moules frites ?
Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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